Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— J’accepte, dit-elle ; il a le droit de payer la dot que j’apporterai dans un couvent !

Et, mettant la lettre sur son cœur, elle prit le bras de son fils, et d’un pas plus ferme qu’elle ne s’y attendait peut-être elle-même, elle prit le chemin de l’escalier.



XV

LE SUICIDE.

Cependant Monte-Cristo, lui aussi, était rentré en ville avec Emmanuel et Maximilien.

Le retour fut gai. Emmanuel ne dissimulait pas sa joie d’avoir vu succéder la paix à la guerre, et avouait hautement ses goûts philanthropiques. Morrel, dans un coin de la voiture, laissait la gaieté de son beau-frère s’évaporer en paroles, et gardait pour lui une joie tout aussi sincère, mais qui brillait seulement dans ses regards.

À la barrière du Trône, on rencontra Bertuccio : il attendait là, immobile comme une sentinelle à son poste.

Monte-Cristo passa la tête par la portière, échangea avec lui quelques paroles à voix basse, et l’intendant disparut.

— Monsieur le comte, dit Emmanuel en arrivant à la hauteur de la Place-Royale, faites-moi jeter, je vous prie, à ma porte, afin que ma femme ne puisse avoir un seul moment d’inquiétude ni pour vous ni pour moi.

— S’il n’était ridicule d’aller faire montre de son triomphe, dit Morrel, j’inviterais M. le comte à entrer chez nous, mais M. le comte aussi a sans doute des cœurs