Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/41

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corridor, qu’à travers la porte qu’il avait oublié de fermer, on le voyait pencher la tête en arrière pour vider le verre que Valentine avait rempli.

Valentine et Morrel échangeaient leurs adieux en présence de Noirtier, quand on entendit la sonnette retentir dans l’escalier de Villefort.

C’était le signal d’une visite.

Valentine regarda la pendule.

— Il est midi, dit-elle, c’est aujourd’hui samedi, bon-papa, c’est sans doute le docteur.

Noirtier fit signe qu’en effet ce devait être lui.

— Il va venir ici, il faut que monsieur Morrel s’en aille, n’est-ce pas, bon papa ?

— Oui, répondit le vieillard.

— Barrois ! appela Valentine ; Barrois, venez !

On entendit la voix du vieux serviteur qui répondait :

— J’y vais, mademoiselle.

— Barrois va vous reconduire jusqu’à la porte, dit Valentine à Morrel ; et maintenant, rappelez-vous une chose, monsieur l’officier, c’est que mon bon-papa vous recommande de ne risquer aucune démarche capable de compromettre notre bonheur.

— J’ai promis d’attendre, dit Morrel, et j’attendrai.

En ce moment, Barrois entra.

— Qui a sonné ? demanda Valentine.

— Monsieur le docteur d’Avrigny, dit Barrois en chancelant sur ses jambes.

— Eh bien ! qu’avez-vous donc, Barrois ? demanda Valentine.

Le vieillard ne répondit pas. Il regardait son maître avec des yeux effarés, tandis que de sa main crispée il cherchait un appui pour demeurer debout.

— Mais il va tomber ! s’écria Morrel.