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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 6.djvu/136

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— Mais toi, mon pauvre enfant ?

— Moi ! n’avez-vous pas vu que je me réserve quatre-vingts francs ? Un jeune homme, ma mère, n’a pas besoin de toutes ses aises ; d’ailleurs je sais ce que c’est que de voyager.

— Avec ta chaise de poste et ton valet de chambre.

— De toute façon, ma mère.

— Eh bien ! soit, dit Mercédès, mais ces deux cents francs ?

— Ces deux cents francs, les voici, et puis deux cents autres encore.

Tenez, j’ai vendu ma montre cent francs, et les breloques trois cents.

Comme c’est heureux !

Des breloques qui valaient trois fois la montre.

Toujours cette fameuse histoire du superflu !

Nous voilà donc riches, puisque, au lieu de cent quatorze francs qu’il vous fallait pour faire votre route, vous en avez deux cent cinquante.

— Mais nous devons quelque chose dans cet hôtel ?

— Trente francs, mais je les paye sur mes cent cinquante francs.

Cela est convenu ; et puisqu’il ne me faut à la rigueur que quatre-vingts francs pour faire ma route, vous voyez que je nage dans le luxe.

Mais ce n’est pas tout.

Que dites-vous de ceci, ma mère ?

Et Albert tira d’un petit carnet à fermoir d’or, reste de ses anciennes fantaisies ou peut-être même tendre souvenir de quelques-unes de ces femmes mystérieuses et voilées qui frappaient à la petite porte ; Albert tira d’un petit carnet un billet de mille francs.

— Qu’est-ce que ceci ? demanda Mercédès.