Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 6.djvu/286

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Cristo était apparu dans sa chambre, comment il lui avait tout dévoilé, comment il lui avait fait toucher le crime du doigt, et enfin comment il l’avait miraculeusement sauvée de la mort, tout en laissant croire qu’elle était morte.

Ils avaient trouvé ouverte la porte de la grotte, et ils étaient sortis ; le ciel laissait luire dans son azur matinal les dernières étoiles de la nuit.

Alors Morrel aperçut dans la pénombre d’un groupe de rochers un homme qui attendait un signe pour avancer ; il montra cet homme à Valentine.

— Ah ! c’est Jacopo ! dit-elle, le capitaine du yacht.

Et d’un geste elle l’appela vers elle et vers Maximilien.

— Vous avez quelque chose à nous dire ? demanda Morrel.

— J’avais à vous remettre cette lettre de la part du comte.

— Du comte ! murmurèrent ensemble les deux jeunes gens.

— Oui, lisez.

Morrel ouvrit la lettre et lut :


« Mon cher Maximilien,

« Il y a une felouque pour vous à l’ancre. Jacopo vous conduira à Livourne, où monsieur Noirtier attend sa petite-fille, qu’il veut bénir avant qu’elle vous suive à l’autel. Tout ce qui est dans cette grotte, mon ami, ma maison des Champs-Élysées et mon petit château du Tréport sont le présent de noces que fait Edmond Dantès au fils de son patron Morrel. Mademoiselle de Villefort voudra bien en prendre la moitié, car je la supplie de donner aux pauvres de Paris toute la fortune qui lui revient du côté de son