Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/212

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qu’il poursuivait n’eût pris cette direction ; il aperçut, en effet, une ombre qui tournait le coin de l’enclos du cabanon, et s’élançait du côté de la porte.

Cette ombre avait pris sur lui une avance de toute la largeur de cet enclos.

La poursuite recommença.

Le fuyard avait gagné les terrains vagues de la Pointe-Rouge, où, sans doute, il espérait se dissimuler dans les anfractuosités de quelque rocher. Marius devina son projet, et, au lieu de marcher sur lui en ligne droite, il obliqua de façon à couper à son adversaire le chemin de la mer.

Au bout de cinq minutes, il ne tarda point à reconnaître qu’il avait à la course une grande supériorité sur cet individu et qu’il ne tarderait point à l’atteindre.

Effectivement, au moment où tous deux se trouvaient à la même hauteur, n’étant plus séparés que d’une vingtaine de pas, Marius plus rapproché de la mer, l’assassin plus rapproché des maisons, ce dernier s’arrêta brusquement.

Le jeune homme s’élança vers lui en criant :

– Rends-toi, misérable !

Mais à peine avait-il fait cinq ou six pas, qu’une espèce d’éclair traversa l’air en sifflant, et que la lame d’un couteau vint labourer la cuisse du fils de Millette.