Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 1.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

étourdis de cette prévoyance qui avait découvert un danger auquel ils n’avaient pas même songé.

Mais à peine avait-il disparu qu’une porte cachée dans la tapisserie s’ouvrit et qu’une femme s’élança dans la salle.

— La duchesse ! s’écrièrent les députés.

— Oui, Messieurs ! s’écria-t-elle, et qui vient vous tirer d’embarras, même !

Les députés qui connaissaient sa résolution, mais qui en même temps craignaient son enthousiasme, s’empressèrent autour d’elle.

— Messieurs, continua la duchesse en souriant, ce que n’ont pu faire les Hébreux, Judith seule l’a fait ; espérez, moi aussi, j’ai mon plan.

Et présentant aux ligueurs deux blanches mains, que les plus galants baisèrent, elle sortit par la porte qui avait déjà donné passage à Mayenne.

— Tudieu ! s’écria Bussy-Leclerc en se léchant les moustaches et en suivant la duchesse, je crois décidément que voilà l’homme de la famille.

— Ouf ! murmura Nicolas Poulain en essuyant la sueur qui avait perlé sur son front à la vue de madame de Montpensier, je voudrais bien être hors de tout ceci.

FIN DU TOME PREMIER.