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LES GARIBALDIENS

périmentées et dont la balle va casser quelques carreaux ou trouer quelque muraille déjà, cependant, suffisamment mutilée.

Le troisième jour après notre arrivée, Garibaldi a quitté le palais du Sénat pour venir prendre au palais royal l’appartement contigu au mien ; mais, arrivé là, il a trouvé l’appartement trop grand et s’est retiré dans un petit pavillon au bout d’une terrasse, nous laissant, à mes compagnons et à moi, tout le premier étage. Il en résulte que nous avons dix-huit chambres de plain-pied.

Depuis que Garibaldi est au palais royal, deux fois par jour la musique vient nous donner des sérénades. Comme il y a deux musiques, celle de la garde nationale et celle des légionnaires, la première arrivée va s’installer sous les fenêtres de Garibaldi, la retardataire sous les miennes.

Puis, quand celle de Garibaldi a joué tout son répertoire, elle vient sous mes fenêtres, et la musique qui est sous mes fenêtres va à son tour sous celles de Garibaldi.

Dès le point du jour, la place du Palais-Royal s’emplit de volontaires que l’on exerce ; impossible de dormir à côté du vacarme qu’ils font.

Les Siciliens sont, après ou même avant les Napolitains, le peuple le plus criard de la terre. Cette loquacité fait le désespoir d’un brave colonel an-