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LES GARIBALDIENS

taine de mille francs ; mais, moi, je ne suis qu’un poëte, et le duc de la Verdura est un syndic, deux conditions qui ne se ressemblent nullement.

Je télégraphiai à Garibaldi le refus de la municipalité.

Il me répondit :

« Arrangez votre crédit avec de Pretis. »

J’allai trouver M. de Pretis, qui m’ouvrit un crédit de soixante mille francs.

Je pris avec moi un jeune officier d’artillerie, Rognetta, fils du célèbre médecin de ce nom. Il devait se rendre à Liége et y acheter des revolvers, tandis que j’irais, de mon côté, acheter des fusils et des carabines à Marseille.

Nous manquâmes le bateau direct de Palerme à Gênes, par la mauvaise volonté de notre consul M. Fleury, le plus quinteux des consuls que j’aie jamais connus, et Dieu sait pourtant si j’en ai connu de drôles !

Voulant faire toute la diligence possible, nous remontâmes sur la goëlette et mîmes le cap sur Messine. Si nous avions la chance d’arriver avant le dimanche suivant, nous partions ce dimanche-là sur le bateau direct pour Marseille.