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LES GARIBALDIENS

C’est dans ces circonstances que Liborio Romano, me sachant l’ami intime de Garibaldi, venait s’ouvrir à moi.

Et, en effet, personne à Naples n’avait aucun pouvoir direct de Garibaldi. Carbonelli et Mignona, ses deux envoyés, étaient partis pour faire la révolution de la Basilicate, l’un d’eux, Carbonelli, armé par moi d’un revolver que je tenais de madame Ristori ; le père Jean, chapelain de Garibaldi, était parti de son côté pour le Vallo, avec deux cents francs que je lui avais donnés et le revolver offert par Émile de Girardin à Alexandre Dumas premier.

Je me trouvais donc seul ayant, non pas des pouvoirs directs de Garibaldi, mais deux lettres qui m’accréditaient auprès des patriotes[1].

Voilà pourquoi Liborio Romano venait à moi, et voici ce qu’il voulait me dire :

— Je lutterai pour la cause constitutionnelle tant que je pourrai. Quand je sentirai que la lutte de ma part est devenue impossible, je donnerai ma démission, je me retirerai à votre bord, et, selon la situation de Naples, ou j’irai me réunir à Garibaldi, ou je déclarerai le roi traître à la Constitution et j’en appellerai à la garde nationale et au peuple de Naples.

  1. V. pages 40 et 180.