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LES GARIBALDIENS

Par malheur, les détails étaient si précis, qu’il n’y avait pas à douter !

Orrigoni passa la journée avec moi. Il se trouva sur ma goëlette avec Naples tout entier. Jamais roi n’a eu dans ses antichambres et dans ses salons une foule pareille à celle qui fait queue en bateau pour me serrer la main et m’embrasser.

Si Orrigoni avait voulu, il eût emmené le Franklin plus chargé encore qu’il ne l’avait amené ; tout le monde voulait partir avec lui ; chaque jour, je refusais trois cents volontaires.

Dans l’après-midi, le comité d’action m’envoya M. Agresti avec deux de ses membres. Ces messieurs venaient me parler d’un gouvernement provisoire à établir, en cas de fuite du roi de Naples, gouvernement provisoire duquel serait président M. Libertini et dont seraient membres Ricciardi, Agresti, etc., etc.

Je répondis que je n’avais pas mission de discuter de si hauts intérêts, mais que si, cependant, on me faisait l’honneur de me consulter, je répondrais que je ne croyais pas à l’urgence d’un gouvernement provisoire ; qu’il suffisait de nommer un prodictateur ; qu’à mon avis un seul homme était assez populaire pour garantir, en montant à ce poste élevé, la tranquillité de Naples, et que cet homme était Liborio Romano.