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LES GARIBALDIENS

service dans l’armée de Garibaldi et qui craignaient d’être arrêtés.

Nous ne fîmes pas autrement attention au déserteur napolitain, et, quand nous fûmes assis, je priai le jeune officier de m’expliquer le but de sa visite.

— Je suis Anglais, me dit-il, mais de famille italienne ; je me nomme Pilotti ; je commande un petit bâtiment à vapeur ; voici mes lettres de marque de Garibaldi, voici mon rôle d’équipage : cinquante Anglais, cinquante Américains ; total, cent diables incarnés.

— Bon ! vous êtes capitaine corsaire ?

— Justement. J’ai loué à Gênes un bateau de rivière. J’ai planté mes hommes dessus, et vogue la galère !

— Sous quel pavillon naviguez-vous ?

— J’en ai une vingtaine à bord, et je n’ai de préférence pour aucun.

— Mais, si l’on vous prend, vous vous ferez pendre, vous et vos hommes.

— Je tâcherai qu’on ne nous prenne pas.

— Diable !… Et à quoi puis-je vous être bon ?

Le jeune homme me montra du doigt un des trois croiseurs napolitains à l’ancre dans la rade, et qui faisaient, à quatre ou cinq lieues à la ronde, la police des côtes.