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LES GARIBALDIENS

8 juin.

Aujourd’hui, vers dix heures du matin, un de nos matelots, nommé Henri, signale la terre.

Tous les yeux s’ouvrent, toutes les lunettes se braquent ; mais il est reconnu que ce que nous prenions pour la terre était un banc de nuages.

Henri soutient que cela peut et même doit être un banc de nuages, mais que, derrière ce banc de nuages, se trouve la terre.

Le capitaine répond au matelot qu’Ustica, sur laquelle nous avons le cap, étant une côte basse, elle ne peut arrêter les nuages.

Vers deux heures, le même matelot s’approche respectueusement du capitaine, et lui montre un sommet de montagne bien visible, qui, pareil à une dent gigantesque, s’élève au-dessus de ce banc de nuages.

Un second et un troisième sommet apparaissent sur la même ligne.

Cette fois, il n’y a pas à nier : c’est bien la terre ; seulement, où sommes nous ?

Le capitaine a recours à son chronomètre et reconnaît que, pour la seconde fois depuis notre départ de Gênes, la boussole a fait des siennes : en croyant marcher sur Ustica, nous marchions sur Trapani !