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LES GARIBALDIENS

— Et pas blessé, cette fois-ci ?

— Des balles partout, excepté dans sa peau.

— Et Nino Bixio ? Vous savez qu’on l’a dit tué ?

— Non, presque rien ; une balle morte dans la poitrine ; un fou qu’on ne peut pas tenir.

— Et Manin ?

— Blessé deux fois ; le pauvre garçon n’a pas de chance : aussitôt qu’il paraît, il attrape quelque chose. Vous revenez avec moi au palais du Sénat, n’est-ce pas ?

— Je crois bien !

Il me jeta son bras sur le cou et nous partîmes.

Il était vraiment magnifique, ce dictateur, qui vient de donner deux millions d’hommes à son roi, avec son chapeau de feutre écorné par une balle, sa chemise rouge, son pantalon gris traditionnel et son foulard noué autour de son cou et faisant capuchon en arrière.

Je remarquai dans le bas du pantalon, au-dessus du cou-de-pied, une déchirure très-significative.

— Qu’est-ce encore que cela ? lui demandai-je.

— Un maladroit qui, en causant avec moi, a laissé tomber son revolver.

— Et le revolver est parti ?

— Oui, et, en partant, il m’a brûlé mon pantalon et enlevé un morceau de ma botte ; ce n’est rien.