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LES GARIBALDIENS

— Ce qui nous manque encore, dit Riso, ce sont les martyrs ; donnons à la Sicile ce qui lui manque.

Et, par la croisée entr’ouverte, il fait feu sur les Napolitains.

Dès lors, la lutte mortelle est commencée.

Les canons sont mis en batterie devant la porte. Deux boulets la font voler en éclats et vont s’enfoncer dans la face du clocher qui regarde la cour.

Les Napolitains entrent à la baïonnette.

Le supérieur du couvent s’élance au-devant d’eux ; il est éventré.

Les vingt-sept braves commandés par Riso font des prodiges ; on combat pendant deux heures de corridor en corridor, de cellule en cellule.

Riso réunit alors ses hommes et fait une sortie par la porte même que les canons ont ouverte.

Les Napolitains reculent ; mais, en reculant, font feu. Riso tombe, frappé d’une balle qui lui brise la cuisse au-dessus du genou.

Les autres font une trouée en laissant dix ou douze des leurs prisonniers.

Riso essaye de se relever ; deux hommes s’avancent sur lui et lui déchargent, à bout portant, leurs fusils dans le ventre.

Il retombe une seconde fois, mais vivant encore. Alors, il est placé dans une charrette et promené par les rues de la ville comme un trophée sanglant.