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Page:Dumesnil - Réflexions préliminaires des vrais principes politiques, 1849.djvu/32

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honneur contre l’honneur, que d’avoir engagé sa parole dans une guerre injuste. Dire qu’il est honteux de la déserter, c’est déclarer qu’il est honteux de faire une chose honorable, et qu’il préfère une fausse honte, au véritable honneur, qui fait un devoir de détester et de détruire tout engagement criminel. Parce qu’un homme s’engage à un parti, ou à une société avec l’idée qu’elle est honnête, s’en suit-il qu’il doive persister à y rester lorsqu’il s’aperçoit que c’est un parti ou une société de brigands ! L’honneur l’oblige-t-il donc à Être un brigand lui-même ?

Une bonne conscience, un cœur honnête et des mains pures sont inséparables du véritable honneur. Lorsque des ordres supérieurs sont injustes, l’honneur de l’obéissance n’existe plus ; car l’honneur n’est pas l’instrument du mal ; il est donc d’un faux et prétendu honneur d’exécuter un commandement injuste, de quelque part qu’il vienne.

Le faux honneur a souvent plus de pouvoir sur l’homme que les lois elles-mêmes ; et ceux qui méprisent tous les liens des lois, de la religion et de l’humanité, sont souvent très exacts à observer toutes les mauvaises et fantastiques règles du faux honneur.