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— Nous voilà bien avancés, maintenant.

— Que veux-tu ? La Jeannette a une belle lune, la Colette aussi. Il n’y a rien qui ressemble à une belle lune comme une autre belle lune ; la nuit, on peut s’y tromper.

— C’est vrai, cela m’est arrivé… Je chercherai ailleurs, je veux savoir.

Dans l’après-midi, en allant voir ses champs, le maire rencontra la baronne qui se promenait rêveuse, tourmentée.

Il lui raconta l’histoire des deux lunes.

Elle rougit si fort que Poireau, certain de ne pas se tromper, lui dit à brûle-pourpoint :

— C’était votre lune et celle d’une de ces dames. Quand elles vous chaufferont encore, il est inutile de monter au Cornu, je me mets à votre disposition.

— Ah ! Monsieur le maire, pouvez-vous penser… fit la pauvre femme qui se sentait défaillir.

— En tout bien, tout honneur, à la hussarde. Je suis discret.

— Venez ce soir, chez moi, je vous expliquerai… Ce n’est pas ce que vous supposez… Mon Dieu ! que je souffre !

Poireau ne dit pas à Moncupette ce qui s’était passé entre lui et la baronne à leur rendez-vous.


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