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BAAL

refermer et je bandais tout mon courage à cet effet lorsque…

Deux nègres entraient, suivis d'une négresse à madras rouge.

Ils vinrent à mon lit, silencieux, sans un geste de trop. Je m’y recroquevillais. Ils ouvrirent les draps, me saisirent par les bras et les jambes et m’enlevèrent. Paralysée d’épouvante, je ne poussai pas un cri…

Mes porteurs entrent dans le laboratoire où je cherche Palmyre absente. Ah ! quelle cruauté !

Le nègre athlétique n’est pas là qui, à notre venue, semblait chargé de surveiller tous les appareils et dont le souvenir restait lié aux derniers mots que m’avait dits la sorcière.

Mais le petit vieillard barbu, lui, est présent. Il se précipite et s’agenouille devant mon corps qu ’on dépose sur une sorte de matelas, par terre.

Prosterné, les bras levés. au ciel en signe d’imploration, il commande :

— Placez-la bien, c’est ma femme. Je l’épouse dans un instant. Attachez-lui les membres, bien serrés, avec les courroies sacrées qui n’ont servi qu’à Lysia. C’est ma femme ! Elle va donner son sang au grand œuvre, et le