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pas envers l’alchimiste de ce moyen prestigieux qui avait si bien réussi avec les nègres.

Et moi ! Y pensait-elle ? Je grelottais d’attente. Ah, être dégagée de ces courroies, sortir de ce chevalet de torture, de ce laboratoire, de ce château !…

Palmyre attachait le fou, en deux minutes, avec des cordes qui traînaient.

Elle se releva enfin.

— Fou ! Réunis donc tes mains maintenant, réalise donc un envoi d’effluves de mort ?

Le nez au sol, les poignets derrière le dos, tu es impuissant.

Je n’ai pas voulu te tuer, parce que c’est elle — Palmyre me désignait — qui décidera de ton sort.

Elle vint à moi, avec une lame angulaire et luisante. En vingt secondes je fus délivrée. Je m’assis avec lenteur sur le chevalet, puis je sautai à terre. Ma nudité me gênait…

— Renée, cours vite t’habiller. C’est dans le couloir là-bas, la chambre où tu as dormi.

Je m’y ruai, pieds nus, glacée et heureuse. À vouloir aller vite, mes jambes étirées et naguère ficelées serré me refusèrent service. Je roulai sur le tapis, à l’entrée du corridor. Je me relevai et courus tout de même…