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BAAL

gagner le monde ou la durée stagne immobile.

Sans quoi, comment donner un sens à cette idée de moyenne d’une infinitude, car le limité d’au-delà est infini ? Tous les mots qu’on utilise, quand on en arrive là, sont à ce qu’ils représentent ce qu’une sphère, section d’un solide à quatre dimensions par un plan, est à ce solide dont nulle figure, quoiqu’en dise Lewisa, nulle coupe, et nul entrelac de lignes ne donnent la figuration. Quoi ! essaye donc d’expliquer la fameuse équation quadratique à quatre variables à un illettré qui sait juste compter sur ses doigts. Ce sera identique !

— Quant à Dieu ?

— Le monosyllabe ineffable des Brahmins, Renée ! Lorsque l’athée dit : Dieu n’est pas, il en a dit autant et dans le même sens que le croyant affirmant Dieu est. Songe que les deux formules sont la définition d’une transcendance génératrice à la façon dont deux lignes rejointes à l’infini sont parallèles. C’est la contradiction intégrale et absolue des termes, leur antinomie irréductible qui limite, au report d’absolu, l’intelligence des hommes. N’importe quelle phrase où le mot Dieu entre, est, de ce chef, promue à la dignité parfaite, qui est l’incompréhensibilité.