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BAAL

qui s’est recondensé au deuxième foyer de nos ellipses vitales.

Nous étions sauvées.

Je restai bouche bée, à imaginer cette vertigineuse dissociation d’un corps et ces milliards d’atomes allant tous reprendre leur place exacte, sans erreur, sans déviation…

J’en devenais folle.

Pour dominer en moi cette anxiété mathématique, je dis :

— Et les courants. Si on les avait laissés. Que serait-il advenu ?

— Petite, les monstres et la chose pareille à une éponge creuse cherchaient à réaliser le milieu où leur vie fut normale. Chaleur substituant la pression, je pense, ou encore destruction de l’espace par fragments, comme on plie un papier.

Leur temps n’est pas le nôtre. Peut-être leur aurait-il fallu deux heures de plus, peut-être un jour entier, mais le certain est qu’il devait advenir un moment où rien de notre monde n’aurait gardé d’action sur eux… Et…

— Alors ?

— Que sais-je, Renée. Auraient-ils emporté dans leur au-delà un fragment terrestre, ou la terre, ou tout le système solaire, ou… ?