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TSADÉ

de nos gestes a peut-être, a, sans doute, des répercussions cosmiques, et surtout cet acte que les humains répètent infatigablement sans s’en lasser : l’amour. Ainsi notre jouissance sexuelle correspondrait peut-être à une création, ou à une formation dans des mondes inconnus où elle répercute. Qui en connaît l’essence ? Qui en a pénétré le mystère ? Personne ! Ainsi puis-je imaginer que dans l’au-delà, il y ait toujours ce vibrato sensuel, cette brûlure subtile, effervescente et profonde qui n’est peut-être pas étrangère à l’activité universelle des choses, à la fébrilité atomique, à cet incompréhensible mouvement brownien, à la radio-activité, à…

Que conclure, Renée ? l’amante éperdue, qui ploie sous l’étreinte et délire de joie dans sa fièvre, fait peut-être, dans l’éther, flamber et tourner de lointains soleils.

 

— Quelle folie ! De possibles en possibles, on aboutit à des formules dont le lien de raison est insaisissable…

— Rien n’est insaisissable, Renée, et tout. L’amour, que tant d’imbéciles, que des générations d’imbéciles, ont voulu localiser et cacher, dans le corps comme en l’esprit, l’amour