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BAAL

On a beau être maître de soi, il y a des spectacles qui vous fichent la chair de poule. Je restai pantelante, devant le trou de la porte, barré par le fantôme, qui se détachait sur la clarté légère du couloir éclairé lui-même par une allée transverse où deux lampes occupaient, à gauche et à droite, le plafond devant deux portes voisines. Alors, dans ce corridor, sortant de la partie invisible, et pleinement éclairée, je vis la « cliente » de Palmyre qui s’en allait…

Je serrai les coudes, d’horreur, je serrai les genoux, une sorte d’épouvante contractile me saisit durant que, d’un pas automatique, la jeune femme morte rentrait dans l’allée coupant à angle droit celle qui me faisait face. Mais j’avais eu le temps de lire, sur cette face à tout jamais muette, que l’être pensant, la vie, la chose secrète et mystérieuse dont s’anime toute existence ici-bas, l’humanité, enfin, était disparue de ce corps qu’une démoniaque puissance maintenait debout et allant comme si…

 

Derrière le corps en marche Palmyre apparut, une Palmyre que je n’avais pas encore vue, vêtue d’une sorte de maillot collant blanc, avec un jaillissement lumineux au bout des bras tendus dans le dos de la femme.