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Page:Dunan - Kaschmir, Jardin du bonheur, 1925.djvu/60

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V

ZENAHAB


Subtile vision d’Asie, je vous retrouve toujours en moi comme un vivant symbole ! Je revois cet étrange et fascinant paradoxe qui pourrait figurer la duplicité universelle : La rue vulgaire offrant des demeures renfrognées ; et les toits délicats, ouverts sur une sincère ingénuité. Ainsi en est-il sans doute de tout ce qu’on regarde alternativement, et de terre, et du ciel. Peut-être même toute vérité a-t-elle semblablement deux faces. Jamais en effet je n’avais imaginé ainsi Sirinagar. Vu des rues, du sol, du lac, tout y semblait clos, discret et jaloux comme aux pays musulmans. Et voilà que, de haut, j’avais la révélation d’une cité où rien n’était scellé, où la vie s’étalait avec le naturel naïf et bénévole dont les habitants de Tahiti semblent seuls,