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Page:Dunan - Kaschmir, Jardin du bonheur, 1925.djvu/87

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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

pières étaient baissées sur des yeux invisibles, mais le nez avait la finesse aquiline d’un dessin d’architecte. La bouche, un peu fardée, je crois, offrait une lèvre supérieure haut levée et fendue comme un fruit avec je ne sus quoi de sexuellement féminin. Au centre de la muqueuse une ligne rose pâle en partageait la tumescence écarlate. La lèvre inférieure gonflée à éclater semblait découpée dans une orange sanguine. Aux commissures, à l’inverse de nos masques européens, un léger renflement cambrait encore la limite des chairs humides et cette bouche close, ainsi étalée outrageusement, avait je ne savais quoi de lubriquement évocateur. Le jeune homme était sérieux, peut-être même y avait-il une tristesse dans l’étirement du derme sous les pommettes.

Sa gandourah s’était défaite pendant qu’il s’étendait, peut-être d’ailleurs était-ce coquetterie volontaire. On voyait donc maintenant l’épaule renflée, avec le méplat