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ment faire ? Une situation pareille était burlesque et douloureuse. Se laisser dominer consacrerait pourtant sa totale défaite politique.

C’est alors qu’il alla trouver Crassus et lui fit des promesses que nous verrons réaliser plus tard dans la triumvirat. Cela diminuait déjà de tout le nécessaire, pour César, la puissance redoutée de Pompée. Crassus était à Rome une force financière énorme. Non point qu’il fût banquier comme Atticus ou usurier prudent et paisible. C’était tout bonnement un entrepreneur de grandes choses, un industriel actif aux conceptions vastes. Il se spécialisait dans la construction des immeubles, nous dirions aujourd’hui, en série. Il avait une cohorte d’entrepreneurs dirigeant des légions d’esclaves et bâtissait dans tous les emplacements favorables. Mais cela ne lui suffit bientôt pas. Il y eut toujours à Rome des incendies fréquents et redoutables. Crassus se mit à acheter les ruines avec les immeubles voisins plus ou moins atteints, qu’il payait cela s’entend, fort bon marché. Il faisait aussitôt déblayer le tout et bâtissait en place des « insulæ » ou immeubles casernes. Il finit par posséder un tiers de Rome et sa fortune dépassa cinq cent millions de sesterces, soit cent cinquante millions de franc-or.