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ches forcées pour grossir son armée. Il y eut encore une tentative pacifique, le 22 janvier. Elle était vouée à l’échec. Le Sénat, de Capoue, consentait à discuter avec César, pourvu qu’il retournât en Cisalpine. Rien de plus juste, César étant en révolte, qu’on exigeât son retour au lieu où il cesserait précisément d’être hors la loi pour redevenir Proconsul en exercice. Mais si équitable que ce fût, César aurait été bien sot d’accepter une demande qui avait pour but de permettre la levée des soldats sur les territoires même qu’il détenait depuis son passage du Rubicon, et de donner à Pompée le loisir d’équiper quatre ou cinq légions avec lesquelles, en fait de discussion on viendrait tranquillement, une fois la supériorité militaire acquise, prendre César sans tant de paroles légales, et lui offrir le sort de Catilina.

Ainsi était-il fatal que la guerre s’aggravât. Le 3 février, la douzième légion put grossir l’armée de César. Cette fois, il conçut la nécessité de liquider l’affaire le plus promptement possible. Il rédigea donc un manifeste que ses esclaves partirent porter partout, et il se prépara à une marche brutale. Soudain, arriva à son camp un envoyé de Pompée : Magius. C’était à l’heure où César surprenait dix-huit cohortes six milles hommes —