Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181

l’éduquer pour qu’elle sût satisfaire l’homme avec une habileté unique. De fait, attentive à obtenir de César, avec le plaisir, une affection plus haute et une promesse d’aide puissante, pour ses ambitions, elle s’était offerte comme une déesse aux contacts surhumains. Le Consul avait été, plusieurs heures durant, une chair vive offerte au plaisir, comme, aux pays d’Asie, le condamné l’est à ces savants tortureurs qui font souffrir au delà de toutes limites.

Sa joie avait atteint des cimes inconnues et ce quinquagénaire, blasé sur les désirs de la vie, soudain rajeunit de vingt ans, grâce aux caresses expertes et attentives de l’Égyptienne.

Déjà Ptolémée savait sa sœur avec César. Se sentant perdu, il voulut fomenter une révolte contre les soldats romains. Il rêvait de tenir la tête coupée de César comme il avait eu celle de Pompée. Cette imagination le perdit. Les légionnaires chassèrent ses hommes. Deux légions appelées par César arrivèrent, s’emparèrent de la pointe de Pharos et tinrent ainsi avec le port, toute la vie d’Alexandrie. C’est alors que brûla l’illustre bibliothèque Alexandrine, avec ses quatre cent mille rouleaux. Il y eut quelques combats avec l’aide, pour César, de soldats juifs