Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
230

jeux en admirant avec des rires bruyants les jetons d’entrée aux gravures phalliques.

Des centurions armés et casqués circulaient, la main à l’épée. Brutus, inquiet, se dirigea alors vers la Curie et il lui parut que certains passants le dévisageaient avec curiosité…

Un à un, les sénateurs descendus de leur litière gagnaient, une fois les paroles rituelles prononcées devant le flamine, le fond du monument où Marc-Antoine, gras et jovial, les interpellait.

 

César, pourtant, n’arrivait pas. La matinée s’avançait et les conjurés, nerveux, commençaient de perdre confiance. Six d’entre eux, debout, fort près de la statue de Pompée, bâtisseur de la Curie, songeaient même à rentrer chez eux.

Alors, Décimus Brutus, poussé par Cassius, décida brusquement d’aller lui-même chercher le Dictateur.

Il gagna la Régia, au bord de la voie Sacrée, où César demeurait comme Grand Pontife et y trouva sa prochaine victime fiévreuse et blême, qui lisait des rapports d’Asie.

Malgré une secrète émotion que César perçut, Brutus put dire que le Sénat attendait