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IV

RETOUR

 L’île de Mélida (Malte) s’effaçait derrière la liburne. On se dirigeait vers Agrigente. Archias, commandant du navire, regardait mélancoliquement le sillage, tandis que le soleil s’inclinait lentement vers la mer.

Assis sur un ballot de peaux tannées, que marquait le poinçon de Philéas Physcon le Crétois, le jeune Caïus Julius César rêvait, les yeux mi-clos. Au-dessus de sa tête, le vent faisait gémir le grand mât. Sous ses pieds, il entendait, dans les trois ponts du vaisseau, le tumulte joyeux des rameurs immobiles. Ils étaient quatre cents. Devant lui, les lithoboles étalaient au bord de la lisse leurs formes étranges de bêtes accroupies. À son côté était le treuil aux ancres, avec trois esclaves attachés par des chaînes.