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sissement dans le bien et dans le mal, selon ces us du journalisme moderne, peut nous présenter les amis de Catilina comme « perdus de dettes et de crimes »… Rien n’est plus douteux. Il ne faudrait d’ailleurs pas s’émerveiller qu’en 691, il y eut beaucoup de mécontents à Rome. Les fils de ceux qui avaient été dépouillés par Sylla gardaient un ressentiment justifié contre le Sénat, où vivaient les hommes même qui avaient tiré bénéfice de leur ruine. Les vétérans étaient irrités aussi et nombre d’hommes jadis libres avaient été asservis par la loi récente qui vendait les débiteurs insolvables. Le coût de la vie s’élevait enfin, grâce à l’instabilité des directions gouvernementales qui décourageait la circulation monétaire. Lucius Sergius Catilina groupa beaucoup de ces mécontents. La lutte entre Catilina et Cicéron, pour le consulat, avait été particulièrement violente. Cicéron, qui était haineux, orgueilleux et rancunier, manqua précisément d’être battu. D’où une âpre colère secrète contre Catilina. Cicéron, de ce jour, fit espionner le parti des révoltés pour les perdre. César en fut-il ? La question n’a pas été résolue, mais je l’admets et c’est vraisemblable. C’était trop bien dans l’axe de ses intentions secrètes. Il gardait, lui aussi,