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trones jouaient, nues, à s’agacer par des contacts rapides et aigus. Autour de Pompéia, tous les corps jeunes s’étaient dénudés. S’entrelaçant des bras ou des jambes, levées, couchées, ouvertes ou tournées, les femmes créaient partout un somptueux et lubrique décor. Le parfum des essences rares volait dans l’atmosphère en nuages lourds. À droite et à gauche de la statue divine, brûlaient des grains d’encens. Derrière, un réchaud répandait une odeur poivrée de cannelle. Quatre jolies esclaves, avec des péplums courts et noirs, passaient pour répandre encore des gouttes d’eau de rose sur les corps. Clodia dit très haut les paroles de bienvenue et prononça les trois noms secrets de la Bonne Déesse, que les hommes doivent ignorer. Quelques femmes se tournèrent vers elle et répétèrent les noms. Deux crièrent : Clodia ! Clodia !

Elle vint à Pompéia. Le rite voulait que l’arrivante ne pût infléchir sa route vers la statue. Comme des femmes accouplées, solitaires ou somnolentes, mais toutes portant les marques de la joie, se trouvaient sur son chemin, Clodia dut sauter par-dessus les chairs étendues.

Elle allait franchir la gracile Livia, son amie, qui la regardait venir, quand Livia la