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LES AMANTES DU DIABLE

geants défaits se retirer la queue basse dans leurs repaires…

Ainsi vont les réalités de ce monde qu’on exagère généralement au-delà de la raison raisonnante, tout ce qu’on accomplit de bien. On agit ainsi sans se rendre compte des embûches du destin et du peu que chacun de nous est entre les mains de Dieu ou du Maudit.

Tous les combattants d’Assien arrivèrent donc au trot pour admirer la défaite de l’ennemi. Ils se rangèrent sur les murailles et les tours. De derrière les merlons, ils jetèrent des quolibets galants qui rendirent furieux l’assiégeant.

Et le côté où veillaient quarante bougres audacieux et solides se trouva privé d’opposants, même de surveillants…

Un homme fut choisi aussitôt par le sieur Galant, qui voyait tout, pour aller dire à sa troupe d’assaut d’y aller en masse et de toute son énergie. Or cet ambassadeur n’était rien moins que Jean Hocquin.

Il se glissa derrière les arbres et les buissons, les maisons sans faste dont on avait chassé les habitants pour en faire des arsenaux et des fabriques de fascines ou d’échelles. Il ne fut point vu. Enfin il passa sur l’autre face du castel et parvint jusqu’au lieu, bien dissimulé par un repli de terrain et deux fermes aux vastes hangars, où attendaient impatiemment les vieilles gardes du baron.