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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/38

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LES AMANTES DU DIABLE

par un fossé de trente mètres rempli d’eau, tout au moins dans le fond, de ce second château où le baron et sa famille vivaient joyeusement. Un troisième château occupait le centre de l’immense enceinte, fait d’une tour centrale et de quatre tourelles l’encadrant. C’était le réduit de la défense. Là commençaient les prodigieux souterrains qui menaient à trois lieues, en pleine forêt. Une fois même, les troupes évacuées par là étaient revenues assiéger, puis reprendre le premier château envahi. Or, tandis qu’arrivait l’homme en noir, le baron regardait justement, sur une terrasse bordée de balustres à l’italienne, son fauconnier qui encapuchonnait des oiseaux de proie. Il demanda sans façon :

— Eh bien Galant, que me dis-tu de neuf ?

L’entendant s’agenouilla à deux pas, se releva, fit un salut, puis un second, et dit :

— Monsieur le baron, le notaire prétend que votre désir est irréalisable. Il m’a répondu qu’un acte signé ne pouvait plus être modifié que par les deux parties entendues.

— Quoi ! fit le baron des Heaumettes, railleusement, faut-il que je retourne en ville avec ce maraud de marchand. J’ai signé, et bien, je ne signe plus.

Il rit orgueilleusement, puis demanda :

— Le chevalier d’Esbrony me vend ses chevaux je pense ?