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Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/98

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LES AMANTES DU DIABLE

L’alcool complétait cette préparation.

Mais le Sabbat ?

Les avait-on toutes emmenées à ce Sabbat où la folie du moment leur inspirait les actes les plus horribles, ou bien si le Sabbat n’avait existé que dans un rêve prodigieux qui les visitait en même temps ?

Voilà ce qu’elle ne put jamais éclaircir. Les cinq femmes se souvenaient des mêmes événements, et il était bien difficile de prétendre que les rêves de plusieurs êtres pussent être identiques dans le temps.

Alors, il fallait croire à ce ramassis de scènes hideuses et atroces qu’elle avait vues réellement ?…

Elle-même s’était donc assujettie à tels actes dont le seul souvenir la glaçait d’effroi.

Combien de fois questionna-t-elle les autres qui étaient là et l’avaient connue au Sabbat. C’était d’ailleurs une sorte de solidarité secrète, un lien immonde, mais puissant, que le souvenir de cette confraternité hideuse et démoniaque. Et le secret restait bien gardé.

Mais chacune répétait ses propres actes, à elle, Babet, comme elle se souvenait justement de les avoir accomplis et comme sans doute ils avaient été vus. Donc le Sabbat existait.

Et pourtant, endormies dans la caverne du sorcier, elles s’y étaient réveillées au petit jour, pleines