Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

longtemps des lésions assez graves sans compromettre la vie. Mais, d’un côté, si la mort n’enlève que peu d’animaux affectés de l’éléphantiasis, d’un autre côté presque tous gardent des stigmates du mal et beaucoup restent tarés pour la vie ; la peau perd son aspect dans une grande partie de son étendue, les yeux et leur pourtour restent dépilés et rouges, la face et l’encolure sont ridées, le nez est croûteux, ainsi que plusieurs autres régions, le cuir reste épais, dur, collé aux tissus sous-jacents, surtout sur les côtes, des périostites se développent quelquefois sur les articulations des genoux et des jarrets, et fréquemment des décollements et même des chutes de murailles font boiter les animaux pendant fort longtemps.

Dans l’éléphantiasis, la peau devient tellement épaisse, elle est si rugueuse, les membres sont si peu souples, que l’aspect général du malade rappelle vraiment un peu celui de l’éléphant. Cette dénomination n’est applicable que lorsque l’affection a revêtu le type chronique ; mais à l’état aigu, celle de maladie rouge convient mieux en ce sens qu’elle donne une idée plus exacte de la physionomie de l’affection ; au début, en effet, la peau est très-rouge dans toute son étendue.

L’éléphantiasis doit être étudié avec une sérieuse attention sous le double point de vue de son début quelquefois fallacieux et de son incurabilité ou du peu de chance de durabilité, une fois le début passé. La maladie qui nous occupe est très-fréquemment