Page:Duplessis - Les Boucaniers (Le Beau Laurent), Tome X, 1853.djvu/94

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— Enfant, dit-il, ton enthousiasme me confirme dans cette triste opinion, depuis longtemps enracinée dans mon esprit, que les hommes ne sont pas faits pour la liberté. Ton cœur bondit de joie parce que tu vois de serviles esclaves revêtus de livrées brillantes et qui, au premier signal du maître, vont se jeter sur ceux qu’on leur désignera comme des ennemis. Que trouves-tu donc de si beau dans ce courage de commande, dans cette fureur insensée ? Ces gens-là, que tout le monde traite de héros, se battent, la plupart du temps, pour obéir à des questions d’amour-propre personnel qui ne les regardent pas, qui ne touchent en rien à