Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/109

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rient ; les animaux que n’effraie point l’approche de l’homme, et qui vivent sous son toit, s’éveillent avec lui, et reçoivent du Jour et de l’Aurore le signal qui les avertit du moment où ils pourront chercher leur nourriture dans les prairies et dans les champs, dont une tendre rosée a abreuvé les plantes, les herbes et les fleurs.

Il paraît enfin environné de toute sa gloire, ce dieu bienfaisant dont l’empire va s’exercer sur toute la Terre, et dont les rayons vont éclairer ses autels. Son disque majestueux répand à grands flots la lumière et la chaleur dont il est le grand foyer. A mesure qu’il s’avance dans sa carrière, l’Ombre, sa rivale éternelle, comme Typhon et Ahriman, s’attachant à la matière grossière et aux corps qui la produisent, fuit devant lui, marchant toujours en sens opposé, décroissant à mesure qu’il s’élève, et attendant sa retraite pour se réunir à la sombre nuit dans laquelle est replongée la Terre au moment où elle ne voit plus le dieu père du Jour et de la Nature. Il a, d’un pas de géant, franchi l’intervalle qui sépare l’orient de l’occident, et il descend sous l’horizon, aussi majestueux qu’il y était monté. Les traces de ses pas sont encore marquées par la lumière qu’il laisse sur les nuages qu’il nuance de mille couleurs, et dans l’air qu’il blanchit, et où se brisent plusieurs fois en divers sens les rayons qu’il lance sur l’atmosphère quelques heures après sa retraite, pour nous accoutumer à son absence, et nous épargner l’horreur d’une nuit subite. Mais enfin elle arrive insensi-