Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/125

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dieux par son courage et ses bienfaits envers les hommes, ni les événements de sa prétendue vie des faits historiques, mais bien des faits astronomiques. Cette conséquence est que le témoignage de plusieurs siècles et de plusieurs peuples en faveur de l’existence, comme hommes, des héros des différentes religions, dont la mémoire est consacrée par un culte, par des poèmes ou des légendes, n’est pas toujours un sûr garant de leur réalité historique. L’exemple d’Hercule met cette conséquence dans toute son évidence. Les Grecs croyaient assez généralement à l’existence d’Hercule, comme à celle d’un prince qui était né, qui avait vécu, et qui était mort chez eux après avoir parcouru l’Univers.

On lui donnait plusieurs femmes, des enfants, et on le faisait chef d’une famille d’Héraclides, ou de princes qui se disaient descendre d’Hercule, comme les Incas du Pérou se disaient descendants du Soleil. Partout l’on montrait des preuves de l’existence d’Hercule, jusque dans les traces de ses pas, qui décelaient sa taille colossale. On avait conservé son signalement, comme les chrétiens ont la sainte face de leur Dieu Soleil, Christ. Il était maigre, nerveux, basané ; il avait le nez aquilin, les cheveux crépus ; il était d’une santé robuste.

On montrait en Italie, en Grèce et dans divers lieux de la Terre, les villes qu’il avait fondées, les canaux qu’il avait creusés, les rochers qu’il avait séparés, les colonnes qu’il avait posées, les pierres que Jupiter avait fait tomber du ciel pour remplacer les traits qui