Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/138

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de la pyramide. Alors son disque majestueux semblait quelques instants placé sur cet immense piédestal, et s’y reposer, tandis que ses adorateurs, agenouillés au pied, prolongeant leur vue le long du plan incliné de la face boréale de la pyramide, contemplaient le grand Osiris, soit qu’il descendît dans l’ombre du tombeau, soit qu’il en sortît triomphant. J’en dirai autant de la pleine Lune des équinoxes, lorsqu’elle avait lieu dans ce parallèle.

Il semblerait que les Égyptiens, toujours grands dans leurs conceptions, eussent exécuté le projet le plus hardi qui fût jamais imaginé, celui de donner un piédestal au Soleil et à la Lune, ou à Osiris et à Isis, à midi pour l’un et à minuit pour l’autre, lorsqu’ils arrivaient dans la partie du Ciel, près de laquelle passe la ligne qui sépare l’hémisphère boréal de l’hémisphère austral, l’empire du bien de celui du mal, celui de la lumière de celui des ténèbres. Ils voulurent que l’ombre disparût de dessus toutes les faces de la pyramide à midi, durant tout le temps que le Soleil séjournerait dans l’hémisphère lumineux, et que la face boréale se recouvrît d’ombre lorsque la nuit commencerait à reprendre son empire dans notre hémisphère, c’est-à-dire, au moment où Osiris descendrait au tombeau et aux enfers. Le tombeau d’Osiris était couvert d’ombres à peu près six mois, après quoi la lumière l’investissait tout entier à midi, dès qu’Osiris, revenu des Enfers, reprenait son empire en passant dans l’hémisphère lumineux. Alors il était rendu à Isis et au dieu du printemps, Orus, qui avait