Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/141

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des arbres ; qui mûrit les fruits, et qui verse dans tous les germes cette sève active qui est l’âme de la végétation, car c’est là le véritable caractère de l’Osiris égyptien et du Bacchus grec. C’est surtout au printemps que cette humidité génératrice se développe, et circule dans toutes les productions naissantes ; et c’est le Soleil qui, par sa chaleur, lui imprime le mouvement et lui donne sa fécondité.

On distingue en effet deux points dans le Ciel, qui limitent la durée de l’action créatrice du Soleil, et ces deux points sont ceux où la nuit et le jour sont d’égale longueur. Tout le grand ouvrage de la végétation, dans une grande partie des climats septentrionaux, semble compris entre ces deux limites, et sa marche progressive se trouve être en harmonie avec celle de la lumière et de la chaleur. À peine le Soleil, dans sa route annuelle, a-t-il atteint un de ces points, qu’une force active et féconde paraît émaner de ses rayons, et imprimer le mouvement et la vie à tous les corps sublunaires qu’il appelle à la lumière par une nouvelle organisation. C’est alors qu’a lieu la résurrection du grand Dieu, et avec la sienne celle de la Nature entière. Arrive-t-il au point opposé, cette vertu semble l’abandonner, et la nature se ressent de son épuisement. C’est Atys, dont Cybèle pleure la mutilation ; c’est Adonis, blessé dans sa partie sexuelle, et dont Vénus regrette la perte ; c’est Osiris, précipité au tombeau par Typhon, et dont Isis éplorée ne retrouve plus les organes de la génération.

Quel tableau, en effet, plus propre à attrister