Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/148

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en Égypte, transporta ce culte en Béotie, et qui, pour flatter les Thébains, fit croire que Bacchus ou Osiris était né chez eux autrefois. Le peuple, que partout l’on trompe aisément, jaloux d’ailleurs qu’on pensât que le nouveau dieu était grec, s’empressa de recevoir ses initiations.

Les mythologues et les poètes vinrent à l’appui de cette tradition, l’accréditèrent sur les théâtres, et finirent par tromper la postérité, au point qu’il ne lui est plus resté aucun doute sur la certitude de cette histoire controuvée. C’est ainsi que les Grecs, disent toujours les Égyptiens, se sont approprié les dieux que l’Égypte révérait bien des siècles avant eux. C’est ainsi qu’ils ont fait naître chez eux Hercule, quoique Hercule soit une divinité égyptienne, dont le culte était établi à Thèbes en Égypte bien des siècles avant l’époque où l’on fixe la naissance du prétendu fils d’Alcmène ; ils se sont pareillement approprié Persée, dont le nom avait autrefois été fameux en Égypte.

Sans nous arrêter ici à examiner comment et à quelle époque le culte des Divinités égyptiennes a passé en Grèce, nous nous bornerons à donner comme un fait avoué par tous les Anciens, que le bienfaisant Osiris des Égyptiens est le même que le Bacchus des Grecs, et à conclure qu’Osiris étant le Soleil, Bacchus est aussi le Soleil ; ce qui nous suffit pour le but que nous nous proposons ici. L’explication du poème des Dionysiaques achèvera de prouver cette vérité.