Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/201

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combat et provoque de nouveau Bacchus, qui enfin le tue. Son cadavre est roulé dans les flots de l’Hydaspe. Les Bacchantes applaudissent à la victoire de leur chef, et les dieux, témoins d’une défaite qui termine la guerre de Bacchus contre les Indiens, retournent aux cieux avec Jupiter. Le reste du chant est employé à décrire les suites de ce grand événement, la douleur de toute la famille de Dériade et les funérailles des morts. Le poète y joint aussi un tableau de la joie des Bacchantes : elles célèbrent par leurs chants et leurs danses la victoire de Bacchus sur le chef du peuple noir, qui avait apporté tant de résistance aux conquêtes du dieu bienfaisant qui parcourait le Monde pour l’enrichir de ses dons. Ici Dériade joue, dans le poème de Bacchus, un rôle d’opposition que Typhon joue dans les fables sacrées sur Osiris. Ce principe de résistance du chef des Noirs étant vaincu par le dieu, chef de lumière et source de tous les biens, il ne reste plus à Bacchus qu’à continuer sa route et à regagner le point d’où il était parti. Ce point est l’équinoxe de printemps, ou le signe du Taureau, où il va revenir quand il aura dissipé la tristesse que l’hiver a répandue sur le Monde, et qui, sous le nom de Penthée ou du Deuil, ne peut plus tenir devant le dieu qui nous rapporte la lumière et la joie par son retour vers nos climats. La guerre a fini à la septième année ou au septième signe.