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sur le sable du rivage, prie Jupiter en faveur de Neptune, à qui le maître des dieux finit par accorder la Nymphe Béroé. L’amour console Bacchus en lui promettant la main de la belle Ariadne.

CHANT XLIV.

Le long épisode qui a pour objet la fondation de Tyr et de Béryte étant terminé, le poète nous présente Bacchus qui repasse en Grèce. Son arrivée est marquée par des fêtes de joie ; toute la Nature applaudit à son retour. Penthée ou le Deuil personnifié est le seul qui s’en afflige.

Pour comprendre le sens de l’allégorie qui règne dans ce chant du poème, il faut se rappeler que nous sommes ici au solstice d’hiver, époque à laquelle le Soleil, qui s’était éloigné de nous, reprend sa route vers nos climats et nous rapporte la lumière qui avait semblé nous abandonner. C’était à cette même époque que les anciens Égyptiens célébraient des fêtes de joie qui avaient pour objet ce retour, et qui annonçaient qu’ils n’avaient plus à redouter le deuil dont était menacée la Nature par l’absence du Soleil, qu’ils avaient craint de voir fuir loin d’eux pour toujours. Ainsi, le deuil va cesser aux premiers rayons d’espérance que les hommes de nos climats auront de voir le Soleil revenir vers eux, et leur rendre, avec la lumière et la chaleur, tous les biens dont l’Astre du jour est la source féconde.

Le Deuil ou Penthée, effrayé de ce retour, arme