Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/231

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à cette terre enchanteresse ; mais le sévère Hercule, qui était resté à son bord avec l’élite de ses amis, les rappelle à leur devoir et à la gloire qui les attend sur les rivages de la Colchide. Les reproches qu’il fait à la troupe sont écoutés sans murmure, et l’on se prépare à partir. Ici le poète nous fait le tableau de la douleur des femmes au moment de cette séparation, et les vœux qu’elles forment pour le succès et le retour de ces hardis voyageurs. Hypsipile baigne de ses larmes les mains de Jason, et lui fait de tendres adieux. Quelque part que tu sois, lui dit-elle, souviens-toi d’Hypsipile, et avant de partir prescris-moi ce que je dois faire s’il me naît un enfant, fruit chéri de nos trop courts amours.

Jason la prie, si elle met au monde un fils, de l’envoyer à Iolcos près de son père et de sa mère, afin qu’il soit pour eux une consolation durant son absence. Il dit, et aussitôt il s’élance sur son vaisseau à la tête de tous ses compagnons, qui s’empressent de prendre en main la rame. On coupe le câble, et déjà le vaisseau s’est éloigné de l’île de Lemnos. Les Argonautes arrivent à Samothrace, aux mêmes lieux où avait débarqué Cadmus, le même que le Serpentaire, sous un autre nom : c’est celui qu’il prend dans les Dionysiaques. Là régnait Électre, autre Pléiade ; ainsi voilà déjà trois Pléiades que le poète met sur la scène. Jason se fait initier aux mystères de cette île et continue sa route. C’est moins dans le Ciel que sur la Terre, qu’il faut maintenant suivre les Argonautes. Le poète ayant supposé que c’était dans les contrées