Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/233

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dont ils avaient besoin. Tandis que tout l’équipage se livre à la joie du festin, Hercule s’éloigne du vaisseau, et va dans la forêt voisine pour y couper une rame qui soit propre à sa main, car la sienne avait été cassée par la violence des flots. Après avoir cherché quelque temps, il découvre un sapin qu’il ébranle à coups de massue ; il l’arrache et s’en fait une rame.

Pendant ce temps le jeune Hylas, qui l’avait accompagné, s’était avancé assez loin dans la forêt pour y chercher une fontaine, afin de procurer au héros l’eau dont il aurait besoin à son retour.

Le poète raconte à cette occasion l’histoire si connue de ce jeune enfant qui se noie dans la fontaine, où une Nymphe amoureuse de lui le précipita ; il nous peint aussi les regrets d’Hercule, qui dès ce moment ne songea plus à remonter sur le vaisseau.

Cependant l’étoile du matin paraissait sur le sommet des montagnes voisines, et un vent frais commençait à s’élève, lorsque Typhis avertit les Argonautes de se rembarquer, et de profiter du vent. On lève l’ancre, et déjà on côtoyait le cap Posidéon lorsqu’on s’aperçut de l’absence d’Hercule.

On parlait de retourner en Mysie, quand Glaucus, Divinité marine, éleva sa tête limoneuse hors des eaux, et adressa un discours aux Argonautes pour les tranquilliser. Il leur dit que c’est en vain que, contre la volonté de Jupiter, ils veulent conduire en Colchide Hercule, à qui il reste à achever la carrière pénible de ses douze travaux ; qu’ainsi ils doivent cesser de s’en occuper plus longtemps. Il leur ap-