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Genèse des Mages, en peignant l’action successive des deux principes dans le Monde.

Ormuzd, dit-il, dieu Lumière et bon principe, apprend à Zoroastre, qu’il a donné à l’homme un lieu de délices et d’abondance. « Si je n’avais pas donné ce lieu de délices, aucun être ne l’aurait donné. Ce lieu est Eiren, qui au commencement était plus beau que le Monde entier, qui existe par ma puissance. Rien n’égalait la beauté de ce lieu de délices que j’avais donné. J’ai agi le premier, et ensuite Petiâré (c’est Ahriman ou le mauvais principe) : ce Petiâré Ahriman, plein de mort, fit dans le fleuve la grande Couleuvre mère de l’hiver, qui répandit le froid dans l’eau, dans la terre et dans les arbres. »

Il résulte, d’après les termes formels de cette cosmogonie, que le mal introduit dans le Monde est l’hiver. Quel en sera le réparateur ? Le dieu du Printemps ou le Soleil dans son passage sous le signe de l’Agneau, dont le Christ des Chrétiens prend les formes, car il est l’agneau qui répare les malheurs du monde, et c’est sous cet emblème qu’il est représenté dans les monuments des premiers Chrétiens.

Il est évident qu’il ne s’agit ici que du mal physique et périodique, dont la Terre éprouve tous les ans les atteintes par la retraite du Soleil, source de vie et de lumière pour tout ce qui habite la surface de notre globe. Cette cosmogonie ne contient donc que le tableau allégorique des phénomènes de la Nature et de l’influence des signes célestes ; car le Serpent ou la grande Couleuvre qui ramène les hivers