Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/277

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un discours ; mais on sent que tout cela tient au génie oriental et au caractère de l’allégorie. Le fond de l’idée théologique est absolument le même. On ne dit pas, il est vrai, chez les Juifs, que le Serpent amena l’hiver, qui détruit tout le bien de la Nature ; mais on dit que l’homme sentit le besoin de se couvrir, et qu’il fut réduit à labourer la terre, opération qui répond à l’automne. On ne dit pas que ce fut au septième mille ou sous le septième signe, qu’arriva ce changement dans l’état de l’homme ; mais on distribue en six temps l’action du bon principe, et c’est au septième que l’on place son repos ou la cessation de son énergie, ainsi que la chute de l’homme dans la saison des fruits, et l’introduction du mal par le Serpent, dont le mauvais principe ou le Diable prit la forme pour tenter les premiers mortels. On fixe le lieu de la scène dans les contrées mêmes comprises sous le nom d’Eiren ou d’Iran, et vers les sources des grands fleuves de l’Euphrate, du Tigre, du Phison ou de l’Araxe : seulement au lieu d’Eiren, les copistes Hébreux ont mis Éden, les deux lettres r et d dans cette langue, étant très ressemblantes. On ne se sert point, dans la Genèse hébraïque, de l’expression millésimale qui est employée dans celle des Perses ; mais la Genèse des anciens Toscans, conçue dans les mêmes termes, pour le reste, que celle des Hébreux, a conservé cette dénomination allégorique des divisions du temps durant lequel s’exerce l’action toute puissante du Soleil, âme de la Nature. Voici comme elle s’exprime :