Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/308

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ressemblent aussi parfaitement, la plus ancienne est la mère, et la plus jeune la fille, nous conclurons, puisque le culte de Mithra est infiniment plus ancien que celui de Christ, et ses cérémonies de beaucoup antérieures à celles des Chrétiens, que les Chrétiens sont incontestablement, ou des sectaires, ou des copistes de la religion des Mages.

J’ajouterai, avec le savant Hyde, que les Perses avaient sur les anges une théorie encore plus complète que celle des Juifs et des Chrétiens ; qu’ils admettaient la distinction des anges en anges de lumière et en anges de ténèbres ; qu’ils connaissaient les récits de leurs combats, et des noms d’anges qui ont passé dans notre religion ; qu’ils baptisaient leurs enfants et leur imposaient un nom ; qu’ils avaient la fiction du paradis et de l’enfer, que l’on trouve également chez les Grecs, chez les Romains et chez beaucoup d’autres peuples ; qu’ils avaient un ordre hiérarchique, et toute la constitution ecclésiastique des Chrétiens, laquelle, suivant Hyde, remonte chez eux à plus de trois mille ans. Mais je ne dirai pas avec lui, qu’on doit voir dans cette ressemblance l’ouvrage de la Providence, qui a voulu que les Perses fissent par anticipation et par esprit prophétique ce que les Chrétiens devaient faire un jour. Si Hyde, né dans une île où la superstition se place presque toujours à côté de la philosophie, et forme avec elle une alliance monstrueuse, n’a pas été retenu par la crainte de choquer les préjugés de son siècle et de son pays en déguisant ainsi l’opinion que devait faire