Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nier ce qu’ils n’entendent pas, comme en ont usé tous les Pères de l’Église dans la critique qu’ils ont faite du paganisme. Firmicus prend même la défense du Soleil, qui lui paraît outragé par ces fictions, et il lui prête un discours, dans lequel le dieu du Jour se plaint de ce que l’on cherche à le déshonorer par des fables impertinentes, tantôt en le submergeant dans le Nil, sous les nom d’Osiris et d’Horus, tantôt en le mutilant sous ceux d’Atys et d’Adonis, tantôt en le faisant cuire dans une chaudière ou rôtir à la broche, comme Bacchus. Il aurait pu ajouter, tantôt en le faisant pendre sous le nom de Christ. Au moins, d’après ce que dit Firmicus, il est clair que la tradition s’était conservée chez les Païens, que toutes ces aventures tragiques et incroyables n’étaient que des fictions mystiques sur le Soleil. C’est ce que nous prouvons encore ici par notre explication de la fable de Christ, mis à mort et ressuscité à l’équinoxe du printemps.

Comme à Christ, on donnait à Bacchus l’épithète de Sauveur, ainsi qu’à Jupiter ou au dieu à cornes de bélier, qui avait sa statue dans le temple de la Vierge, Minerve Polias, à Athènes.

Au reste, l’idée d’un dieu descendu sur la Terre pour le salut des hommes n’est ni nouvelle ni particulière aux Chrétiens. Les anciens ont pensé que le dieu suprême avait envoyé à diverses époques ses fils ou ses petits-fils pour s’occuper du bonheur des humains. On mettait dans ce nombre Hercule et