Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/328

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pendant les six mois d’automne et d’hiver. Les Paphlagoniens le supposaient aux fers en hiver, et chantaient au printemps l’heureux moment où il était délivré de sa captivité. Le plus grand nombre le faisait ressusciter après avoir donné le spectacle des événements tragiques de sa prétendue mort. Toutes ces fictions mystiques n’avaient, comme nous l’avons vu, d’autre objet que de retracer l’alternative des victoires remportées par la Nuit sur le Jour, et par le Jour sur la Nuit, et cette succession d’activité et de repos de la Terre soumise à l’action du Soleil. Ces phénomènes annuels étaient décrits dans le style allégorique, sous les formes tragiques de mort, de crucifiement, de déchirement, suivis toujours d’une résurrection. La fable de Christ, né comme le Soleil au solstice d’hiver, et triomphant à l’équinoxe du printemps, sous les formes de l’Agneau équinoxial, a donc tous les traits des anciennes fables solaires, auxquelles nous l’avons comparée. Les fêtes de la religion de Christ sont, comme toutes celles des religions solaires liées essentiellement aux principales époques du mouvement annuel de l’astre du Jour : d’où nous conclurons que si Christ a été un homme, c’est un homme qui ressemble bien fort au Soleil personnifié ; que ses mystères ont tous les caractères de ceux des adorateurs du Soleil, ou plutôt, pour parler sans détour, que la religion chrétienne, dans sa légende comme dans ses mystères, a pour but unique le culte de la lumière éternelle rendu sensible à l’homme par le Soleil.

Nous ne sommes pas les seuls ni les premiers qui